Facture électronique et prévisions économiques en berne : les défis du CAERIF

C’est au cœur de la Ferme des Sueurs, exploitation de polyculture-élevage bio au Val-Saint-Germain (Essonne), que le Centre agricole d’économie rurale d’Île-de-France (CAERIF)a tenu son assemblée générale vendredi 23 juin.

Sous la présidence de Christophe Hillairet, le directeur Stéphane Vignau a d’emblée affiché les axes stratégiques pour l’organisme d’ici à 2026 : «Se préparer à la généralisation de la facture électronique, rester un centre comptable de proximité, répondre aux besoins des adhérents, rester leader sur notre territoire et se développer».
Le CAERIF compte notamment développer de nouvelles missions comme par exemple proposer de l’assistance administrative ou de l’accompagnement juridique.

Après la présentation des comptes, l’assemblée a voté favorablement pour une augmentation générale des tarifs de 6% pour l’année 2023.

Christophe Hillairet a également fait part d’un très probable déménagement à venir d’ici 2025 : «Le CAERIF est installé aux côtés de la chambre d’Agriculture au Chesnay (Yvelines). Or la chambre d’Agriculture projette la vente des sites du Chesnay et du Mée-sur-Seine (Seine-et-Marne) pour regrouper l’ensemble de ses fonctions supports à Massy (Essonne). Le CAERIF sera donc amené à déménager avec le souhait de rester sur le secteur central de la plaine de Versailles. Ce sera très probablement l’occasion que le CAERIF investisse dans l’immobilier via l’achat de ses propres locaux».

À noter le renouvellement de mandats pour quelques membres du conseil d’administration et l’entrée au sein de celui-ci de Jérôme Aigret en tant que représentant de la FDSEA.

Des prévisions économiques 2023 en berne


L’assemblée générale s’est poursuivie avec une intervention d’Alice Cliquet, conseillère de gestion, et de Samuel Millet, conseiller technique de la chambre d’Agriculture de région Île-de France.

Tous deux ont tenté de dresser une prospective de résultats pour la campagne 2023. «Les charges opérationnelles ont été relativement constantes entre 2018 et 2021. Les premières augmentations datent de 2022 mais elles ont été largement compensées par les bons rendements et les prix élevés de cette année-là, ont expliqué les deux experts. Le résultat courant d’une ferme francilienne moyenne de 173 hectares était d’environ 600 euros/hectare contre 300 euros les années précédentes».

Les deux intervenants ont alors adressé un message de prudence aux chefs d’exploitation : « Les rendements prévisionnels de2023 sont inférieurs à 2022 et les prix sont également redescendus de manière significative. L’augmentation des charges, elle, reste d’actualité, notamment les charges de mécanisation (carburant, entretien du matériel…) ainsi que les cotisations sociales. C’est ce qu’on appelle l’effet ciseaux et le résultat courant prévisionnel 2023 est estimé à 217 euros/hectare».

Se préparer à la facture électronique


Le directeur du CAERIF a ensuite dressé tous les enjeux liés à l’arrivée prochaine de la facturation électronique. «La généralisation
pour toutes les entreprises assujetties à la TVA se fera entre 2024 et 2026. Au 1er janvier 2026, vous serez dans l’obligation d’émettre vos factures au format électronique et de dresser un compte rendu mensuel des encaissements des particuliers. Il vous faudra donc prochainement choisir une plateforme qui vous permettra de réaliser l’ensemble de ces attendus»
, a souligné le directeur. Un parcours de formation avec quatre modules distincts sera proposé par le CAERIF et la chambre d’Agriculture durant l’hiver prochain.